vendredi 13 septembre 2023 à 20h30
PINK FLOYD THE WALL
de Alan Parker
Film musical – Angleterre – 1982 – 1h35 – VOST
Réalisation : Alan Parker
Animation : Gerald Scarfe
Scénario : Roger Waters, d’après le double album conceptuel du groupe anglais Pink Floyd
Musique : Bob Ezrin, Pink Floyd (David Gilmour, Nick Mason, Roger Waters et Richard Wright) et Michael Kamen
Avec Bob Geldof, Kevin McKeon, David Bingham, Christine Hargreaves, James Laurenson, Alex McAvoy
Sentant sa personnalité défaillir, Pink, star du rock, se fabrique un mur protecteur derrière lequel il croit trouver refuge. Mais ce mur finit par l’étouffer et le pousse jusqu’aux portes de la folie. Il passe en revue les éléments importants de sa vie : la mort de son père à la guerre, les aspects oppressants de sa mère, les brimades de professeurs, l’échec de son mariage et la plongée dans la drogue…
The Wall n’est pas un film classique dans sa réalisation. Le montage n’est pas linéaire mais suit le trajet mental de Pink. Les scènes du passé de Pink, tournées avec des acteurs, alternent avec des dessins animés réalisés par Gerald Scarfe. Le film oscille ainsi entre les souvenirs d’enfance idéalisés malgré l’absence du père, le sentiment de la profonde médiocrité du monde des adultes, et la fuite en avant dans le rock, le sexe, la violence et la drogue. Trois étapes d’une vie qui s’emballe et finit par coincer Pink derrière un mur, métaphore des troubles mentaux du héros dont il ne parvient pas à sortir seul.
Par ailleurs, Roger Waters a déjà affirmé que le concept de The Wall a pris forme dans son esprit après un concert de Pink Floyd au stade olympique de Montréal en 1977 pendant la tournée Animals alors qu’il avait entre autres insulté et craché sur des fans trop enthousiastes. On peut aussi penser qu’il fut impressionné par le stade lui-même, puisque l’amphithéâtre où se déroule le jugement (The Trial) dans le film, de même que les dessins de la pochette intérieure de l’album, rappellent bien le stade olympique tel qu’il était en 1977.
La réussite du film est totale, si bien qu’il est impossible aujourd’hui d’écouter l’album sans avoir à l’esprit la transcription visuelle d’Alan Parker.
vendredi 27 septembre à 20h30
Soirée exceptionnelle en 2 parties avec entracte
FUNNY GIRL
de William Wyler
Etats-Unis – 1968 – 2h30 – VOST
Scénario : Isobel Lennart, basé sur la comédie musicale d’Isobel Lennart, Bob Merrill et Jule Styne créée au Winter Garden Theatre de Broadway en 1964.
Avec Barbra Streisand, Omar Sharif, Kay Medford, Anne Francis, Walter Pidgeon
L’histoire (inspirée de la vie de la véritable Fanny Brice) se situe à New York et aux environs, juste avant et après la Première Guerre mondiale. Fanny Brice, star des Ziegfeld Follies, attend la sortie de prison de son mari, Nick Arnstein, en se remémorant les étapes qui l’ont conduit à son succès.
Streisand a gagné l’Oscar de la Meilleure Actrice : son jeu est tout en nuance. Elle y est drôle, émouvante, forte ou fragile. C’est aussi l’une des plus grandes voix de tous les temps. Quant au film : un enchantement !
En 1975, une suite sortit en salle sous le titre de Funny Lady avec James Caan dans le rôle du second mari de Brice, l’impresario Billy Rose, qui fut un succès commercial.
vendredi 4 octobre à 20h30
L’Innocence
de Hirokazu Kore-eda
Drame / Japon / 2023 / 2h07 / VOST
Scénario : Yūji Sakamoto
Musique : Ryūichi Sakamoto
Avec Sakura Andô, Eita Nagayama, Soya Kurokawa
Le film fut présenté en compétition au festival de Cannes 2023, où il a reçu le Prix du scénario
Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l’élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l’équipe éducative de l’école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l’histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l’enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ…
« Le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda signe une œuvre forte, à la fois sophistiquée et bouleversante. » La Voix du Nord
« Kore-eda, observateur sensible de l’enfance et de la famille, construit un film social mêlant les points de vue, tel Akira Kurosawa dans Rashômon. » Ouest France
« Le spectacle de L’Innocence, c’est la maîtrise absolue de son auteur, d’une puissance discrète mais qui abasourdit. » Positif
« L’Innocence dépeint avec finesse la cruauté de l’enfance et la rigidité de la société japonaise. Le tout servi par une mise en scène virtuose, qui fait atteindre à ce bijou un rare degré de perfection. » La Croix
« Le choix de raconter l’histoire du point de vue de plusieurs personnages permet de dévoiler une réalité beaucoup plus complexe et bouleversante : les effets délétères des réseaux sociaux, l’éveil aux émotions sexuelles et l’homophobie latente. » Le Journal du Dimanche
vendredi 11 octobre à 20h30
L’Enlèvement
de Marco Bellocchio
Drame historique / 2023 / 2h05
Italie / France / Allemagne
Scénario : Marco Bellocchio et Susanna Nicchiarelli
Musique : Fabio Massimo Capogrosso
Le film s’inspire de l’histoire vraie d’Edgardo Mortara (1851-1940), jeune garçon juif, enlevé de force de sa famille bolonaise, en 1858, pour être élevé comme chrétien.
Avec Paolo Pierobon, Fausto Russo Alesi, Barbara Ronchi, Leonardo Maltese
En 1858, dans le quartier juif de Bologne, les soldats du Pape font irruption chez la famille Mortara. Sur ordre du cardinal, ils sont venus prendre Edgardo, leur fils de sept ans. L’enfant aurait été baptisé en secret par sa nourrice étant bébé et la loi pontificale est indiscutable : il doit recevoir une éducation catholique. Les parents d’Edgardo, bouleversés, vont tout faire pour récupérer leur fils. Soutenus par l’opinion publique de l’Italie libérale et la communauté juive internationale, le combat des Mortara prend vite une dimension politique. Mais l’Église et le Pape refusent de rendre l’enfant, pour asseoir un pouvoir de plus en plus vacillant…
« Véritable épopée, ce long métrage qui s’étend sur plusieurs décennies montre comment la religion peut fracturer des êtres, briser des familles et déclencher des guerres. » Le Parisien
« L’infatigable cinéaste italien autopsie une nouvelle fois l’histoire de son pays dans ce film qui met en scène la déraison religieuse au XIX e siècle. Une réussite majeure. » Les Echos
« L’enlèvement est une fresque historique d’une beauté absolue, au drame familial déchirant et aux idées fabuleuses pour dépoussiérer le classicisme du genre. » Ecran Large
« Traversé de pulsions mystiques, porté par une tension politique dont Bellocchio a le secret, cet Enlèvement magistralement mis en scène est bien plus qu’un drame historique. Et, si on admire la splendeur de ses apparats grâce à une photographie cultivant l’onirique, L’Église italienne, à l’époque antisémite et sournoise, en prend pour son grade. Puro Bellocchio ! » Rolling Stone
vendredi 15 novembre à 20h30
YANNICK
de Quentin Dupieux
Comédie / France / 2023 / 1h05
Réalisation, scénario, photographie et montage : Quentin Dupieux
Avec Raphaël Quenard, Blanche Gardin Pio Marmaï et Sébastien Chassagne
Durant la représentation d’une mauvaise pièce de théâtre de boulevard intitulée Le Cocu, un spectateur nommé Yannick se lève et interrompt le spectacle.
Grâce à son imagination et à son revolver, il compte bien reprendre la soirée en main…
Après le tournage de Mandibules et de Fumer fait tousser, dans lesquels Raphaël Quenard a des rôles secondaires, Quentin Dupieux souhaitait réaliser un film en lui donnant un rôle plus important. Ce sera Yannick, où il joue le rôle-titre. Ce film fut tourné discrètement en seulement six jours au théâtre Déjazet (3ème arrondissement de Paris).
« Merci pour ce moment à part, Quentin Dupieux. Puissent cette indépendance d’esprit et cette précieuse irrévérence qui vous animent l’un et l’autre, Raphaël Quenard et vous-même, nous réserver encore bien des surprises cinématographiques du même acabit. » Marianne
« Dupieux orchestre un crescendo dramatique où chaque réplique est une surprise, une relance, d’un comique vertigineux qui dynamise le texte. Incroyable tour de passe-passe, le film réjouit encore longtemps après sa vision. » France Info Culture
« Avec son dernier film, Quentin Dupieux effectue un strike. Cela faisait un moment qu’on n’avait pas autant ri. » Le Figaro
« Un film politique, délirant et rusé. » Télérama
« Un étrange et dérangeant essai qui parvient à émouvoir. » La Voix du Nord
vendredi 29 novembre à 20h30
La Salle des Profs
de İlker Çatak
Drame / Allemagne / 2023 / 1h38
Avec Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak
Scénario : İlker Çatak et Johannes Duncker
Photographie : Judith Kaufmann
Alors qu’une série de vols a lieu en salle des profs, Carla Nowak mène l’enquête dans le collège où elle enseigne. Très vite, tout l’établissement est ébranlé par ses découvertes.
Observateur de la situation, İlker Çatak tire parti du collège comme lieu inhabituel pour un thriller. La description d’un univers clos, autonome, avec ses rituels, la classe, le réfectoire et la « salle des profs » lèvent le voile sur un monde auquel les parents d’élèves ont peu accès. Le cinéaste n’en tire pas une fiction documentaire, mais transforme le collège en lieu dramatique, où se joue une pièce au sens civique.
« Rumeurs, non-dits, méfiance intergénérationnelle et casse tête de l’enseignement à l’heure des réseaux sociaux, le film tire à vue avec une précision chirurgicale. » Cinema Teaser
« A partir d’une péripétie, Ilker Catak bâtit un thriller captivant, au récit vertigineux, mis en scène avec une rigueur de tous les plans. » Sud Ouest
« Plus qu’un film de suspense en milieu scolaire, « la Salle des profs » est un huis clos étouffant sur une enseignante mue par une haute idée de son métier qui veut bien faire, chute, tente de se rattraper et s’enlise telle une souris prise dans sa roue. Seule malgré les autres. Glaçant. » L’Obs
« Un film mené où le lycée est mis en scène comme une micro-société. » Les Echos
« Une fiction haletante scénarisée et mise en scène avec une intelligence sardonique. » Marianne
vendredi 6 décembre à 20h30
Avec Amnesty International
Chroniques de Téhéran
de Ali Asgari et Alireza Khatami
Comédie dramatique / Iran / 2024 / 1h17
Scénario : Ali Asgari et Alireza Khatami
Photographie : Adib Sobhani
Avec Bahram Ark, Arghavan Shabani, Servin Zabetian, Sadaf Asgari, Faezeh Rad, Hossein Soleymani, Majid Salehi, Farzin Mohades, Gouhar Kheir Andish, Ardeshir Kazemi
Le film, qui s’ouvre par une vue panoramique Téhéran et se clôt sur le plan d’un vieil homme assis devant une table de travail, est découpé en neuf séquences en plan fixe portant le nom du protagoniste à l’écran ou de celui ou celle dont il est question.
Un homme déclare la naissance de son fils. Une mère habille sa fille pour la rentrée. Une élève est convoquée par la directrice. Une jeune femme conteste une contravention. Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche. Un jeune homme vient retirer son permis de conduire. Un homme au chômage répond à une annonce. Un réalisateur demande une autorisation de tournage. Une femme cherche à retrouver son chien. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran.
« L’humour est ici une arme de dénonciation massive et terrassante. » Ouest France
« Une vision éclairante de la société iranienne à travers neuf saynètes qui pointent le totalitarisme ambiant. » Le Figaro